Cette année pastorale 2024-2025 est arrivée à son terme. S’il est vrai que la fête de Pâques est le sommet de l’année liturgique, et nous avons su la vivre avec ferveur et joie, la solennité du Sacré-Cœur en est pour nous le point d’orgue.
Cette année pastorale, intense dans la paroisse, dans le diocèse et à l’échelle de l’Eglise universelle restera pour nous, celle qui nous conduit au centenaire de la création de la paroisse. La lettre encyclique ‘Dilexit nos’ du regretté pape François est arrivée en octobre dernier comme un cadeau d’anniversaire inestimable qui nous a nourrit durant cette année jubilaire en cours, et elle continuera d’être, je l’espère, une ressource pour cette paroisse.
Plus que jamais, nous savons que Le Cœur du Christ -là où il est contemplé et honoré- déverse des grâces surabondantes. La contemplation authentique du Sacré-Cœur produit des amoureux du Christ. Elle nous transforme et nous engage à prolonger par nos personnes et nos communautés l’amour du crucifié pour les hommes.
Cette année, unique en bien des aspects, l’est aussi pour moi personnellement. Elle marque en effet la fin de ma présence au milieu de vous comme curé. Je m’inscris ainsi dans la file des prêtres qui ont œuvré comme curé dans ce quartier durant ces cents dernières années : Le chanoine Eugène Nicolet, premier curé du Sacré-Cœur d’Avignon. A sa suite, le Chanoine Michel Gabriel, le Chanoine Arnaud, l’abbé Delay, le Chanoine Jean Philibert, le père Loys de Saint Chamas, l’abbé Alain Diedhiou, l’abbé Jean Pierre BROU, l’abbé Jean Nkaham et enfin le père Christian Bezol.
Je cite mes prédécesseurs pour bien manifester que nous nous inscrivons tous dans une chaine. Une chaîne que l’on peut faire remonter au fond des âges et qui révèle la nature profonde de l’Église. Un mystère fondé sur la tradition, au sens de transmission de l’essentiel par-delà les contingences liées au temps qui passe.
A la demande de nôtre évêque et de son conseil, et conformément à ma promesse d’obéissance prononcée ici même au Sacré-Cœur au jour de mon ordination, je serai désormais le curé de Pertuis.
Je suis reconnaissant envers chacun de vous pour tout ce que j’ai reçu ici. Ayant été accueilli avec bienveillance et ayant connu avec vous l’amour fraternel, je m’en vais à Pertuis le cœur rempli de visages, de noms, d’évènement et avant tout, avec l’inestimable héritage de la belle dévotion au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculée de Marie.
Trois ans, ce n’est pas rien, trois ans, ce n’est pas beaucoup et surtout je sais que ce n’est pas habituel pour nos communautés et pour nous même, les curés de passer si vite d’une communauté à une autre.
Cependant et c’est le plus important, nous restons fortement unis dans le Sacré-Cœur. Ici et là-bas, nous porterons ensemble le même témoignage de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes. Le chemin parcouru ensemble est un bout du grand chemin qui concerne la multitude humaine de tous les temps et de tous les espaces, appelée à constituer une famille unique autour de l’Unique Père. En Christ, nous demeurons dans le cœur les uns des autres et c’est finalement ce qui est essentiel.
Sans rien enlever aux liens qui se sont créés entre nous, l’arrivée de Père Benoît Tartanson doit être perçue comme une grâce voulue par le Sacré-Cœur. Je sais qu’il trouvera des frères et sœurs aux cœurs grands ouverts. Ici encore mieux qu’ailleurs, il cheminera dans sa vie de prêtre, au service de la vie de la grâce en chacun. Il saura aussi trouver le soutien nécessaire pour être réellement votre pasteur selon le cœur de Dieu.
Pour finir, j’aimerais que nous retenions avec le pape François que, « Ce n’est qu’à partir du cœur que nos communautés parviendront à unir leurs intelligences et leurs volontés, et à les pacifier pour que l’Esprit nous guide en tant que Réseau de frères ; car la pacification est aussi une tâche du cœur. Le Cœur du Christ est extase, il est sortie, il est don, il est rencontre. En Lui, nous devenons capable de relations saines et heureuses les uns avec les autres et de construire le royaume de l’amour et de la justice dans ce monde. » DN 28
Chanoine Pascal MOLEMB EMOCK